Emile Malespine (1892-1952)
Ecrivain et peintre français, né en 1892 à Nancy (ou à Lyon selon d’autres sources), mort à Paris le 25 mars 1952.
Il fut licencié en sciences, docteur en médecine, critique d’art et urbaniste. Médecin psychiatre, il fonda, à Lyon, en 1922, la revue Manomètre, ouverte à tous les courants de l’avant-garde internationale, et à laquelle collaborèrent entre autres Jean Arp, Philippe Soupault, Tristan Tzara, Benjamin Péret, Moholy-Nagy, Marcel Arland, l’architecte Tony Garnier, ….
Cette revue, de coloration d’abord dadaïste, devînt en 1925 l’organe d’un nouveau mouvement, le « suridéalisme », créé par opposition au surréalisme, qu’Emile Malespine qualifiait de « magasin d’accessoires qu’on déballe ». La revue Manomètre parut jusqu’en 1928.
En 1925, il fonda, également à Lyon, avec son ami Marcel Michaud, le Théâtre expérimental du Donjon pour lequel il écrivit de nombreuses pièces, publiant également des ouvrages de poésie, de critique et des romans. Il fut l’un des premiers radio-dramaturges.
Malespine avait connu André Breton et Louis Aragon en 1919 et fréquenté le couple Arp. Dès 1928, il écrivait à Tristan Tzara pour lui présenter sa revue Manomètre : " … les dessins arborescents, mouvants, tranchant sur le ciel, me poursuivaient désespérément, si bien que j'errais par les rues et les quais comme un astronome à la recherche de la Lune ".
Venu à Paris en 1929, il mit au point une nouvelle méthode de graphologie qui consistait à mesurer le poids de l’écriture. A cette époque, il se rapprocha des surréalistes et aurait dû même participer à l’exposition internationale du Surréalisme de 1947, Galerie Maeght.
L’année précédente (1946), en lançant la revue Humanisme, qui n’eût qu’un numéro « zéro », il avait tenté de rapprocher Breton et les lettristes.
Partageant son temps entre la médecine sociale et ses activités artistiques, il imagina, à partir de 1944, une nouvelle démarche de peinture abstraite sur papier, tenant des procédés de décalcomanie des surréalistes et présageant déjà les utilisations de matériaux, les collages et les hasards de l’informel. Ces préceptes le conduisirent également à créer des sculptures évolutives.
Michel Seuphor en dit : « Fusion de mondes, remous d’une substance virginale, bouillonnantes de virtualités … On pénètre dans l’âme des tourbillons, on assiste à la naissance de nouvelles matières. Rien d’humain …mais partout des pressentiments d’émotion ».
Il a exposé sa conception de la peinture sous le sigle de « peinture intégrale », donnant à ses œuvres des titres tels que : Diagonales fleuries, Ruban de pluie, Ton boréal de la liberté, Construction segmentaire, Le nid des étoiles oubliées, …
Dans la dernière époque de sa vie, il a participé à de nombreux salons et expositions de groupe à Paris.
Pièces et courts-métrages
-Jeux arborescents d'Émile Malespine, 1928, 5'14
-Jeux d'ombres d'Émile Malespine, 1924, 4'
-Le ciel n’est pas encore bleu : pièce surréaliste en un acte.
-Mon âne a les quatre pieds blancs, Editions du fleuve, Lyon 1926, Illustration par Moholy-Nagy.
Expositions
- Dada à Lyon, le docteur Emile Malespine, Conférence de Marc Trillet, Académie de Lyon, 2004
- Dreaming with open eyes, "The Vera, Silvia and Arturo Schwarz collection of Dada and surrealist art in the Israel museum", Hakirya, Jérusalem, 2000-2001
- Salon des Réalités nouvelles
- Salon des Médecins, 1948
Bibliographie
- Dictionnaire des peintres et sculpteurs, Bénézit, Ed Gründ 1999
- Histoire du mouvement surréaliste, G. Durozoi, Hazan 1987
- Permanence du regard surréaliste, par A. Mure, introduction d'Ed. Jaguer, Elac, Lyon, 1981
- Le surréalisme et le rêve, par S. Alexandrian, Gallimard 1974
- Dada, catalogue de l’exposition du Musée National d’Art Moderne, Paris 1960
- Dictionnaire de la peinture abstraite, par Michel Seuphor, Hazan 1957
- Dictionnaire du surréalisme et de ses alentours, Passeron
- Texte pour l’exposition internationale Le surréalisme en 1947, Galerie Maeght
Articles dans :
Alfa, Les Cahiers d’art, Contimporanul, Cri des jeunes, L’Effort, La Grande Revue, Het Overzicht (la revue de Seuphor), Lumière, Ma, Maintenant, Merz, Monde, Proa, La Revue européenne, Zenit.